Un « monologue » contre l’identité
Abraham Ajar est le fils qu’Émile Ajar n’a jamais eu. Et pour cause : Émile Ajar n’est qu’un pseudonyme littéraire, le double fictif du célèbre auteur Romain Gary. Faire d’Abraham, ce fils de papier, le personnage principal d’une fiction : voilà la fantaisie première de Delphine Horvilleur, autrice, rabbine, journaliste, conteuse… Johanna Nizard incarne Abraham, du fond de son « trou juif », personnage indéfinissable à l’image de sa créatrice. Sur scène, c’est cette fabuleuse multiplicité des êtres qui est célébrée. Alors que la notion d’identité est au cœur des débats les plus agités, Il n’y a pas de Ajar invite à s’échapper des catégories pré-pensées pour se laisser aller à la découverte de sa propre complexité. Le tout dans un spectacle enlevé à l’humour assumé !
Delphine Horvilleur invite tous les spectateurs, croyants, non-croyants, à s’exiler d’eux-mêmes, à partager sa vision d’un théâtre qui parle de notre époque, avec humour, en se penchant sur le passé pour mieux construire demain.
Johanna Nizard
Si t’es complètement, immanquablement toi-même, alors y’a rien à dire. C’est le mutisme de la plénitude.
Delphine Horvilleur
Dans le cadre des Théâtrales Charles Dullin, édition 2022.