Les Trois Fantastiques

Jouant avec un étalonnage pop qui contraste avec la cruauté du récit, Michaël Dichter filme dans son premier long métrage ce territoire ardennais en voie de désindustrialisation comme un bac à sable mal rangé où les revolvers et les pistolets à billes, objets fétiches de deux genres opposés, traînent les uns près des autres et ne cessent de changer de valeur et de dangerosité.

Le film vire alors au thriller et au drame social avec la même efficacité, explorant les différents genres sans en sacrifier aucun. Poignant, le film est aussi porté par la force de sa distribution.

On est touché par l’histoire d’amitié et, même si le scénario abuse des rebondissements vers la fin, on est happé par l’intrigue quand on sent qu’elle dérape vers un point de non-retour. En grand frère tendre, mais prêt à exploser à tout moment, Raphaël Quenard est exceptionnel de charisme et de gouaille.